Deux offres de reprise pour ACPP devant le tribunal de commerce de Rouen

11/05/2021


Une audience est prévue ce mardi devant le tribunal de commerce de Rouen, pour déterminer l'avenir de l'entreprise de chaudronnerie de Digulleville. La juridiction devra se prononcer sur deux projets de reprise. ACPP est en redressement judiciaire depuis fin février.

C'est le Jour J pour ACPP à Digullevile dans la Hague. L'entreprise de chaudronnerie du groupe Manoir industrie, qui est en redressement judiciaire depuis fin février, en saura plus sur son avenir ce mardi. Une audience est prévue au tribunal de commerce de Rouen à 14 heures. La juridiction étudiera les deux dossiers des potentiels repreneurs, déposés jeudi dernier. Après un mois de négociations avec les syndicats et l'Etat, on apprend que 160 postes sur 233 pourraient être conservés, pour chacun des projets présentés. Il était plutôt question de 20 à 30% ces dernières semaines.



"On se saute pas au plafond, parce qu'il y a quand même un peu de casse. Cela aurait pu être pire. C'est vrai que l'on est partis de très bas, mais je pense que toutes nos actions, avec les élus locaux et la pression que l'on a mis, ça a quand même permis de faire améliorer les offres", explique Pascal Maadé, délégué syndical CFDT. 

Une préférence entre les 2 potentiels repreneurs

Maintenant, c'est au tribunal de se prononcer sur les offres. Il y a tout d'abord, celle du groupe multinational Fives, dont la filière Fives Nordon travaille sur le chantier de l'EPR de Flamanville. Ce groupe d’ingénierie industrielle emploi près de 8 500 salariés dans une trentaine de pays. L'autre offre, c'est celle de la PME cherbourgeoise Probent, spécialisée dans la chaudronnerie comme ACPP. Acquérir l'entreprise lui permettrait de doubler sa taille.

L'Etat et les syndicats ont toutefois leur favori, entre les deux dossiers. Celui de Fives est jugé plus concret. "C'est _un groupe solide, avec un savoir-faire complémentaire_, qui connait très bien les clients du nucléaire", a précisé le ministère de l'économie, lors d'une conférence de presse ce lundi. La multinationale peut acquérir ACPP sur fonds propres et s'engage à recruter sur le chantier de Flamanville 30 salariés qui resteront sur la touche. Dans son projet, l'usine ne déménagera également pas du site de Digulleville, à la différence du projet de Probent. Bercy trouve ce dernier "ambitieux et moins solide". 

Réponse aussi pour CTI-ACDN

Un autre dossier sera devant le tribunal ce mardi. Celui de l'entreprise de chaudronnerie CTI-ACDN, basée à Agneaux près de Saint Lô, également propriétée du groupe Manoir. Une offre de reprise a été déposée par les groupes Monteiro et JD Corp, portée par l'actuel directeur Franck César. 76 salariés pourraient être repris sur 92 (dont 70 en CDI).

Une centaine de membres du personnel d'ACPP et une cinquantaine d'ACDN ont d'ailleurs prévu de faire le déplacement en car jusqu'au tribunal de Rouen, ce mardi. 

Source : francebleu.fr